Cher Ami.
Après avoir attendu bien longtems j’ai enfin reçu ta lettre qui m’a faite beaucoup de plaisir, par la qu’elle j’ai vu que vous vous portiez bien, ce que je craignois etre dans le commencement être la cause pour la qu’elle vous ne m’ecriviez pas, mais puisque je vous ai fait attendre aussi une quinzaine il me sied bien mal n’est ce pas, de vous gronder là dessus. Vos commissions ont été faites, et j’ai reçu de ces messieurs un paquet avec deux livres lesquels je vous enverrai dès que l’occasion s’en présente. Mon oncle Lampsins dont vous me faites mention dans votre lettre est revenu dans ce pays ci, nommément dans la Zelande, son fils loge ici chez ma Tante. Il est mieux de ne vous point écrire des nouvelles politiques vous en savez bien la cause, et aussi les gazettes vous en rendront bien compte. Beaucoup de gens de votre connoissance ont été la proye de la mort entre autre Mr Hooft le pere de mon frere et son fils c’est celui qui a pris service à present, cela a été bien subit puisque ils ont étés tous les deux bien portant et enterré dans l’espace de huit jours à la suite d’une maladie épidemique. Ma petite soeur l’a eue aussi mais heureusement elle s’est retablie, mon père a eu la goute pendant quelque tems mais il commence à se retablir.
[2] Vous aurez surement appris la mort tragique de Mr Scharf regretté presque par tous les xxxxxx gens honnetes après xxxxx qu’il avoit souffert pendant 3 semaine des blessures qu’il avoit reçu il est enfin succombé, abandonnant à des tuteurs ses trois jeunes enfants. C’est bien tranquille il n’y a point de parties, de bals entre les jeunes gens, le seul amusement que j’ai c’est mon Dimanche qui subsiste encore mais il est diminué par la mort de Monsieur Hooft et le depart pour l’allemagne de Monsieur van Weede, qui est parti avec Monsieur Scholl pour faire ses études à Stutgart, ainsi nous sommes à quatre. À l’egard de mes études je vais vous dire que j’ai signé mon nom pour disputer dans l’Athenée mais puisque je ne dois joué mon role qu’après la vacance, je vous en rendrai compte dans la lettre suivante. J’ai reçu quel’qu’un aupres de moi sous titre d’ami il paroit que c’est un homme tres aimable. Apres vous avoir prié de me repondre bien vite je me nomme votre tres humble serviteur et ami.
M. M.
[3] [leer]
[4] Monsieur
Monsieur G. Schlegel
chez Mr le Professeur Neyron
à
Bronsvic