5. octobre
il y a si long tems, monsieur, que Je suis oubliée de vous, que Je ne me seroit point decidé a vous écrire si Je n’avois a vous demander un service auquel J’attache la plus grande importance, vous donner une occasion d’obliger est il me semble un moyen sur de d’avoir une reponse, mais J’aurois mieux aimé la devoir a votre amitié qu’à votre caractére – –
Je n’ai point de nouvelles directes de mad de S. celles qui m’arivent sont rares et incertaines, et dans la situation ou elle se trouve, c’est non seulement une peine, mais c’est aussi une inquietude de tous les momens – vous me rendriez un service [2] que Je n’oublirai de ma vie en me donnant des details sur elle sur sa situation actuelle sur ses projets – après vous avoir parlé monsieur, de cet intéret qui m’occupe si constament, J’aurois voulu pouvoir Vous parler de Vous – mais Je l’avoue Je suis decouragée par le silence que Vous avez gardé si long tems, que vous n’avez même pas rompu a une époque ou tous mes amis m’ont donné des preuves de peur interét – J’aurois cru, lorsqu’autrefois vous me parlates de votre amitié qu’un homme de votre caractère ne prononcoit pas de telles paroles sans qu’on put compter sur lui pour la vie J’ai renoncé avec peine a cette croyance, et il m’est facile de ne plus compter dans mes amis un des hommes [3] dans lesquels J’ai le plus trouvé la superiori[té] de l’esprit jointe a celle de l’ame –
Adieu, monsieur – permetez que Je vous charge de parler de moi a albert et a sa charmante sœur
[4] Monsieur
Schelegel