[1] Je n’ai qu’un instant pour vous ecrire Monsieur & que de choses j’aurois à vous dire je voudrois recommander à vos soins cet Ange qui vous est confié, quelle douceur de penser qu’elle a en vous un Ami excellent parfait d’une pureté de caractère & d’une elevation d’esprit qu’on ne trouva jamais reunies au meme degré – je ne puis me livrer à ce que je sens, il faut que je vous dise un mot d’affaires [2] & d’abord que je vous prie de m’envoyer une petite attestation pour Nicole comme quoi mon manuscrit est bien celui auquel vous donnez votre approbation – ensuite si vous avez un peu de temps je voudrois que vous pensiez àu recueil que vous m’avez promis de morceaux de vous, de Mr votre frere & de vos Amis, puis Sternbald puis encore la mythologie de Moriz & enfin ce que vous pouvez imaginer qui me convienne si je puis avoir ce dernier ouvrage de Coppet il ne seroit [3] pas necessaire de l’envoyer – ma Cousine a surement des agents ici auxquels je remettrai [ce] que je vous devrai – Veuil[lez] encore m’envoyer la liste des personnes auxquels je dois faire tenir de votre part des exemplaires de la traduction parceque je ne les ferai venir qu’à mesure de Paris mais ils y seront toujours à votre service – Adieu Monsieur ne m’oubliez pas je vous prie, je vous suis attachée par des sentimens d’admiration d’estime & de veritable amitié. /
[4] MonSieur
MonSieur Schlegel.