Jʼai bien des regrets de ce que le mauvais temps mʼa retenu hier chez moi, Monsieur; je comptais vous faire mes adieux à Genève. Je vous fais mille remerciements des notes que vous mʼavez envoyées. Vous êtes à vous seul lʼAcadémie des Inscriptions tout entière.
Quant au tombeau de Pallas, vous mʼavez mis sur la voie; il faudra consulter les historiens contemporains de Henri III et de Frédéric 1er. Malheureusement la vie du dernier, par Otton de Frisingue, ne va pas aussi loin, si je me rappelle bien. Helinandus est un peu postérieur à mon poëte; il me semble quʼon voit déjà dans ce dernier lʼexagération fabuleuse.
Je crains que M. Weiss ne soit déjà parti de Genève; je ne lui envoie donc pas votre feuille, de peur quʼelle ne sʼégare. Je la prendrai avec moi pour la montrer aux physiciens allemands, surtout à M. Ritter, à Munich, qui sʼest beaucoup occupé de lʼélectricité. Un célèbre théologien, Michaelis, sʼest attaché à prouver que le [2] temple de Salomon était construit de manière à ce quʼil y eût un paratonnerre. Vous concevez bien que je ne serais pas fâché, pour mon petit système dʼhistoire universelle, de voir constater par beaucoup dʼexemples que des profondes connaissances en physique sont de la plus haute antiquité, et que souvent nous ne faisons que retrouver quand nous croyons découvrir.
Vos objections contre la leçon ou conjecture de Bentley sont remarquables; toutes vos notes jettent un grand jour sur lʼhypothèse de Monti, et je les lui communiquerai.
Jʼespère vous trouver en honne santé le printemps prochain, et je me propose de profiter bien de vos connaissances et de votre bibliothèque.
Tout à vous.
SCHLEGEL.
Voudriez-vous vous charger de remettre les trois volumes espagnols ci-joints à M. Cayla quand il reviendra. Il les a oubliés dernièrement ici.
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