Je suis vraiment confus de ce que vous me communiquez tant de renseignements utiles, dont je saurai tirer bon parti. Au bout du compte, cʼest vrai ce que dit Simonde (Sismondi), que ce nʼest pas moi, mais vous qui faites ces recherches.
Je connaissais déjà en général le passage de Hundt. Le dernier éditeur des Nibelungen suppose avec vraisemblance que le manuscrit quʼil dit avoir donné à un duc de Bavière est le même qui est actuellement à Munich, et que jʼai eu pendant une année entre mes mains. Mais, dans ce cas-là, il faut convenir quʼil en a furieusement défiguré le sujet.
[2] Je crois que je trouverai dans les auteurs que vous me citez et surtout dans Pezius tout ce quʼon peut savoir sur saint Piligrinus.
Mais un des points de lʼhistoire les plus obscurs, ce sont les faits de ce margrave dʼAutriche, Rudiger de Pechlarn. Le baron de Hormayr, lʼun de nos plus savants historiens, dont le nom vous sera connu par les gazettes et par le rôle quʼil a joué dans le Tyrol, mʼavait promis de faire des recherches là-dessus et de mʼen communiquer le résultat. Jusquʼici il nʼa pas réalisé sa promesse, et je crains bien quʼil nʼaura rien découvert. Hundt et Hausitzius me paraissent avoir puisé dans Lazius, qui est confus et ne cite pas ses sources. Simonde vient de retrouver le volume de Mascovius qui traite de cette époque, et où je trouverai peut-être des éclaircissements.
Quoique jʼaie encore plusieurs questions in petto, jʼen fais trêve aujourdʼhui, pour ne pas trop abuser de votre complaisance. Je vous renverrai prochainement des livres et jʼen demanderai dʼautres.
Tout à vous,
SCHLEGEL.
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