Jʼai honneur de présenter très humblement à V. A. R. un écrit dont le principal ou peut-être le seul mérite est dʼavoir été composé sous Ses auspices. Les changemens et retranchemens prescrits ont été faits soigneusement. Jʼai eu du regret, je lʼavoue, à un passage omis, qui était personnellement rélatif à V. A. R. Ce que jʼavais écrit à cet égard nʼétait quʼune bien faible expression de mon admiration pour un génie puissant et un noble caractère, sur lesquels ce pays, sur lesquels lʼhumanité entière fonde de si belles et justes espérances. Lʼéblouissement produit par des succès obtenus aux dépens de la justice, de la bonne foi et de toute espèce de morale, a découragé les nations; lʼenthousiasme pour la vraie grandeur peut seul leur rendre la confiance, et rallier leurs efforts pour se relever.
[2] Personnellement je nʼai éprouvé quʼune petite part de lʼoppression générale du continent. On mʼa banni de France: cʼétait un honneur non encore mérité. Cependant le retablissement de ma patrie et de la liberté européenne absorbe toutes mes pensées; tous les momens qui nʼy sont pas employés, me semblent perdus. Cʼest avec ces sentimens que jʼose offrir à V. A. R. un zèle et un dévoûment sans bornes. Ayant toujours préféré lʼindépendance et les loisirs littéraires aux emplois politiques, je ne crains pas que mon désir de servir V. A. R. dans cette circonstance puisse être mal interprété. Cʼest un devoir de se ranger sous les ordres de celui qui veut le bien et qui grace à la Providence, a les moyens de lʼaccomplir.
Je suis