À l’Empereur de Russie.
Sire,
Votre Majesté Impériale m’a comblé de faveur au-delà de mes espérances les plus hardies, en daignant permettre que je déposasse à Ses pieds un exemplaire de mes Essais littéraires et historiques. Je n’aurais pas osé solliciter un moment d’attention de la part d’un grand monarque pour ce recueil si peu important, si le premier Mémoire, composé à une époque à jamais mémorable dans l’histoire de Russie, ne m’avait fourni l’occasion de parler de la magnanimité et de l’héroïsme déployés par l’Empereur Alexandre de glorieuse mémoire, dans la grande lutte contre une domination dévastatrice, et de ses généreux efforts pour le rétablissement de l’indépendance européenne. [2] La précieuse marque d’honneur, que Votre Majesté m’a gracieusement destinée et qui m’a été transmise par Son ambassadeur à la Cour de Berlin, porte une inscription que je m’estimerais heureux de pouvoir m’approprier au plus modique dégré.
Je vous prie, Sire, d’agréer l’hommage de mon admiration, de ma reconnaissance, et du profond respect avec lequel je ne cesserai pas d’être
de Votre Majesté Impériale
le très-humble, très-obéissant
et très-dévoué serviteur
(Signé) A. W. de Schlegel.
Bonn, 24 décembre
1842.