Monsieur,
Je prends la liberté de vous adresser la nouvelle assurance de mon respect par M. Regnier, un des proresseurs les plus habiles de Paris, qui doit passer quelques jours à Bonn. Je ne doute pas que M. Regnier, qui est parent de M. Vindischmann, nʼait auprès de vous de plus dignes introducteurs que moi. Mais je nʼai pas voulu quʼil passât par Bonn sans pouvoir vous renouveler lʼexpression de mes sentiments dʼadmiration.
Nous avons appris quʼune portion considérable de la seconde édition de votre Bhâgavad-gîta avait paru ou était sur le point de paraître. Ce sera un nouveau service rendu par vous à la littérature indienne, pour laquelle ont déjà tant [2] fait vos bonnes et belles éditions du Ramâyana et de lʼHitopadeça. M. Regnier a lu avec moi le Bhâgavad-gîta, et, depuis, il a étudié avec soin le premier volume de lʼédition de Manou de Calcutta, qui contient le commentaire. Il possède parfaitement la grammaire, et il sera bientôt en état de rendre, par quelque publication, des services aux études dont vous êtes presque le fondateur sur le continent.
Jʼai eu lʼhonneur de remettre au libraire Heideloff, pour vous être transmis, un exemplaire dʼun Mémoire sur quelques inscriptions cunéiformes que jʼavais promis depuis quelques années, et que jʼai fait paraître au commencement de juin dernier. Je suppose que vous pouvez ne pas lʼavoir [3] encore reçu. Quand il vous parviendra, il aura besoin de votre bienveillante indulgence. Quelque imparfait que soit ce commencement de déchiffrement des écritures cunéiformes, je nʼai pas voulu négliger de vous en adresser un exemplaire comme un hommage des sentiments que je nʼai cessé de professer pour vous, et de lʼadmiration quʼinspirent à tous les amis des lettres indiennes les immenses services que vous leur avez rendus.
Veuillez, Monsieur, croire à ces assurances sincères et agréer lʼhommage empressé de mon respectueux dévouement.
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Eugène Burnouf.
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