Jʼai recu exactement, Monsieur, la lettre que vous mʼavez fait lʼhonneur de mʼaddresser le 1er de ce mois, contenant une lettre de change de Trois cens Florins sur Francfort; pour prix de quatre vingt dix sept Peintures Indiennes que vous avez achetées de moi, et qui proviennent de la Collection envoyée par Tipoo Saib au Roi Louis Seize.
J enʼai, Monsieur, comme je vous lʼai déjà mandé, aucuns papiers, ni documens relatifs à leur origine. Jʼai en vain cherché à mʼen procurér et j enʼai même pas pu Savoir de qui M. de Montigny les avoit achetés. Vous savez par la petite notice que jʼai eu lʼhonneur de vous envoyer que jʼavois inutilement tenté de réunir toute la Collection, ce que les évènemens ont rendu impossible; jʼesperois au moins, obtenir quelques renseignemens de plus sur lʼhistoire de ces Peintures, par Mad la Marquise dʼAvaux, propre niece de M. de Montigny, qui avoit hérité de la maison de Montmartre [2] et des Peintures qui sʼy trouvoient alors. Mais cette Dame est morte et lorsquʼon parla de cette Collection à ses gens dʼaffaires, ils ne savoient même pas ce quʼon vouloit leur dire.
Vous concevez, Monsieur, comme vous le dites vous même, que ces Peintures ne mʼappartenant plus j enʼavois aucun intérèt à garder les preuves de leur origine, et si jʼavois lʼhonneur dʼetre connu de vous personnellement, vous ne douteriez pas que je ne me fisse un plaisir de vous les offrir, si jʼavois réussi à me les procurer.
Pour vous mieux assurer de ma bonne volonté, permettez-moi Monsieur, de vous demander sʼil vous seroit agréable dʼavoir huit autres peintures qui fesoient partie de la Collection que je vous ai vendue et que j en ai retirées parce quʼétant beaucoup plus endommagées que les autres, je craignois quʼelles ne leur fissent tort. Vous nʼaurez quʼà me dire comment je dois vous les faire passer.–.
Si nous nʼavions [3] pas eu le malheur de perdre M. le Bron de Sinclair mon Cousin, peut être, Monsieur, aurions-nous eu lʼavantage de vous voir ici? il êtoit bien fait pour vous y attirer. Nous avons souvent de nouveaux motifs de le regretter.
Cʼest avec la considération la plus distinguée que
Jʼai lʼhonneur dʼetre,
Monsieur,
Votre très humble et très obeissante servante
L de Sinclair –
PS. Voudriez vous bien faire mes Complimens et mes remercîmens à M. le Pfsr Dorow? J enʼai pas encore pû repondre à ses deux dernieres lettres etant surchargée dʼecritures
[4] A monsieur
Monsieur A. de Schlegel.
chez M. le Professeur Dorow.
à Bonn ./.