Permettez à un jeune français, qui, en étudiant ici la langue et la littérature Allemandes, enseigne la langue et la littérature françaises, de s’adresser à votre savoir plus qu’Européen relativement au sujet suivant. Entrant dans la carrière de la traduction, je désirerais concourir au prix proposé par Mr. le ministre de l’instruction publique.
Dans un rapport présenté au Roi dans les premiers jours de Mai, Mr le Ministre de l’instruction publique a fait remarquer qu’il reste sur les sommes déstinées aux prix Montyon, des excédans dont on peut faire l’application à de nouveaux prix; en conséquence, il propose ce qui suit:
Affecter une somme de six mille francs pour récompenser une ou plusieurs traductions françaises imprimées, à partir du 1er Janvier 1836., et qui reproduiraient avec fidélité et [2] talent des ouvrages étrangers remarquables par un grand caractère d’utilité morale.
Qui, Monsieur le Baron, à quelle érudition plus élevée, plus complette que la vôtre puis-je m’adresser pour obtenir la désignation d’un tel ouvrage qui n’a pas encore été traduit? Sans doute, ma démarche est hardie; mais c’est sur les bontés et les lumières du savant que je me suis reposé, bien certain que vous me pardonnerez la liberté que je prends, car la science est comme une bonne mère qui ne fais point de distinction entre ses enfans.
Trop faible sous tous les rapports pour pouvoir Vous remercier de la bonté que vous voudrez bien avoir pour moi, je puis du moins Vous prier d’agréer la reconnaissance anticipée et les hommages sincères avec lequels j’ai l’honneur d’être,
Monsieur le Baron,
Votre très-humble, et très respectueux
Serviteur.
A. F. Vongeheur.
Coblentz, 22 Juin 1836.
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