rue des Pyramides 3
Monsieur je compte sur votre souvenir et mieux que cela sur votre amabilité en m’adressant aujourd’hui à vous. Je me rappelle que dans le tems que j’habitois Bonn et que j’avois souvent le plaisir de vous voir, vous m’avez souvent témoigné votre estime pour Mr Fauriel. Le suffrage d’un aussi bon juge que vous Monsieur feroit un grand plaisir à ses amis si vous vouliez le lui donner maintenant d’une manière publique et éclatante. Vous l’avez personnellement connu; Mr Fauriel [2] a d’ailleurs toujours été plus aprécié en Allemagne qu’en France, son érudition étoit plus tôt celle d’un allemand que d’un français, lui seul peut être en France y avoit été romantique avec mesure et sans réticences, ne sont-ce pas là des titres à vos éloges?
Si vous feriez insérer quelque chose soit dans le journal des Débats, soit dans une Revue vous me feriez à moi particulièrement beaucoup de plaisir. Mr Fauriel étoit de mes amis depuis vingt trois ans, c’étoit un des meilleurs hommes et des plus aimables que j’aye [3] connus. Je ne crains pas de vous être importune par mes instances, car vous savez qu’un refus de votre part ne me feroit jamais penser que vous avez cessé d’être aimable et bon pour moi.
Constance Arconati
[4] A Monsieur de Schlegel
Professeur ect ect ect
Prusse Bonn