Monsieur
Je suis vraiment confus de Vos bontés, et je ne sais pas comment Vous exprimer ma réconnoissance. Si jamais j’ai l’honneur d’être associé à l’Institut, je me feliciterai de le devoir principalement à l’intérêt que Vous y mettez. Pour cette-fois-ci il y eu une fatalité dans l’envoi de Votre lettre – Vous l’aviez adressé à Heidelberg, – j’en suis à 60 lieues de distance, elle y est restée plusieurs jours, et lorsque je l’ai reçue, il étoit trop tard pour que ma réponse pût arriver avant le 5 Fevrier. J’ai donc cru qu’il valoit mieux différer la lettre que Vous me conseillez d’écrire au Président ou au secrétaire de l’Academie des Inscriptions et belles lettres, jusqu’à ce que je pourrai y joindre un nouveau écrit et en faire hommage à l’Académie. Je pense publier prochainement une dissertation latine sur la langue indienne, laquelle servira d’introduction à mes recherches ultérieures. Aussi-tôt que ce petit écrit aura paru, je Vous en enverrai plusieurs exemplaires pour les distribuer à messieurs vos collègues.
Je desire extrêmement voir paroitre Votre Specimen - [2] Je m’empresserai d’en rendre compte dans un de nos journaux littéraires, et d’en parler avec l’estime et l’admiration que méritent vos savans et vastes travaux, quoique votre nom soit assez celèbre en Allemagne, pour qu’il ne soit pas nécessaire d’annoncer vos ouvrages.
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de mes sentimens empressés, et de ma considération la plus distinguée.
V. tr. h. et tr. obt serviteur
A W de Schlegel
Adresse:
à Mr de Schlegel, professeur
à Bonn