Monsieur et très cher ami!
Ces lignes vous seront remises par Monsieur Gildemeister, mon ancien élève. C’est un jeune savant d’un mérite distingué: Hebraïste, Arabiste, Indianiste, Persaniste et Zendiste. En cette derniere qualité il est aussi très fort votre écolier, et je me crois sûr de votre bon accueil. J’ai recommandé à M. Gildemeister, aussitôt arrivé à Paris, de me donner de vos nouvelles. Je souhaite de tout mon coeur qu’elles soyent bonnes, ayant appris à mon grand regret, que vous étes souffrant depuis quelque temps.
Ma santé m’a aussi beaucoup tracassé, cela va mieux maintenant, et je suis parvenu en fin à mettre au jour deux volumes de mon Râmâyańa, dont M. G. s’est chargé de vous remettre un exemplaire. Je trouve dans mes notes que vous devez avoir reçu lors de la publication le premier volume.
Il en est de même de votre Soc. Asiatique. [2] Mais comme mon jeune ami fait d’abord le détour de la Hollande, je n’ai pas voulu le charger d’un paquet trop lourd. Je pourrai faire parvenir l’exemplaire qui est destiné à la Soc. As. par une autre occasion.
Cependant cette société semble m’avoir oublié. L’envoi du Journal a cessé depuis longtemps, de sorte que je n’ai pas même vu imprimée une lettre que j’avais adressée à feu M. Silvestre de Sacy, que celui-ci y a fait insérer. Ce cahier du Jo moins aurait dû m’être envoyé.
Adieu, Monsieur. Je fais des voeux pour votre rétablissement parfait. Gardez-moi votre bon souvenir, et soyez assuré de mes sentiments les plus empressés, et de ma considération très distinguée.
Votre très dévoué
AW de Schlegel
[3] [leer]
[4] À Monsieur
M. Eugène Burnouf; professeur au collège de France, membre de l’Institut etc.
à Paris
avec deux volumes