Chère amie, je partage bien sincèrement les chagrins que vous cause Alb[ert]; c’est affreux à penser qu’il soit si incorrigible. J’approuve fort votre résolution à son égard et elle peut se lier avec les autres buts du voyage.
J’ai écrit sur B. et je dirai là-dessus à M. Math[ieu] tout ce que je puis dire. Je persiste dans mon avis qu’il faut commencer par T. et négocier de là ses affaires. Le premier voyage de ma belle-sœur à T. a été blâmé, dites-vous. Où et par qui? Qu’est-ce que cela fait lorsque l’on est hors de la dépendance de ceux qui blâment? Il en est de même de la capitale voisine. Lorsqu’on veut marcher en avant il ne faut plus regarder en arrière, autrement on n’en viendroit jamais à une décision. Cependant il faut marcher doucement et avec précaution pour ne point avoir des pas à faire en arrière.
Je me tiendrai toujours prêt – j’espère être informé à tems de tout ce qu’il faut faire – votre lettre fait mention d’un rendez-vous dont on ne m’avoit rien dit encore.
J’attends le paquet, mais c’est une erreur qu’un roman à vous ait été mis dans ma voiture, j’ai d’abord examiné ce qu’il y avoit. Vous savez sans doute la nouvelle que le Concile s’assemble de nouveau et qu’il prête les mains à tout, les principaux membres de l’opposition ayant été écartés.
M. de Schr[aut] m’a reçu avec tout plein de politesse.
Je vois par l’enveloppe de votre lettre qu’Eug[ène] est de retour chez vous.
Adieu, chère amie, mille choses à Auguste et Albertine. Ayez donc confiance en moi et ne me faites pas continuellement des reproches vagues, dont je ne sais en effet deviner la raison.