Je vous remercie beaucoup, Monsieur, de vôtre lettre et des renseignements que vous avez bien voulu me donner sur l’affaire de l’Archevêque de Cologne. Je n’y vois pas encore bien clair, et mes idées ne sont pas tout à fait fixées soit sur le droit du Gouvernement Prussien à faire ce qu’il a fait, soit sur la prudence d’une telle démarche. Les pieces publiées, à ce sujet, ne contiennent que des griefs assez vagues, et nous en avons, nous, contre l’Archevêque de Paris, par exemple, d’infiniment plus graves et [2] mieux caractérisés; cependant nous croirions risquer beaucoup en allant aussi loin. C’est précisément parce que je crois, qu’au fond, le Gouvernement prussien a raison, et que la Conduite de l’Archevêque est blâmable, que je ne suis pas sans appréhension sur les conséquences. Reculer maintenant, serait très fâcheux, et il ne faudrait pas y être contraint. Au reste, je parle ici de ce que je ne sais pas, et il vaut mieux bien espérer, que de s’alarmer mal à propos.
Nous sommes encore ici pour quelques jours, et nous voudrions bien espérer de vous y voir; mais vous ne nous promettez rien pour cette année, et nous sommes trop nombreux pour faire souvent des pelerinages [3] sur les bords du Rhin; donnez nous donc quelques bonnes espérances, et croyez à l’attachement que nous vous portons tous du fond du cœur.
V. Broglie
[4] [leer]