Je vous remercie infiniment, mon cher M. Schlegel de m’avoir écrit une si longue lettre. J’ai montré ma lettre à M. Doudan et à mon père. On m’a dit qu’on y réfléchirait, et qu’il fallait attendre que j’eusse un peu plus de temps. Car il parceque dans ce moment ci sans que je travaille beaucoup mon temps se trouve pris par deux grandes heures et demies de manège, qui vont bientôt rester libres et qui, j’espère, feront de la place pour la géométrie. Je trouve un plaisir infini à faire ces courses avec Alphonse. Nous avons été voir hier une manufacture de bronze où je me suis rappelé beaucoup de choses [2] d’une leçon que vous m’aviez donné un jour sur la maniere de faire des statues en bronze. M. F. Delessert nous a procuré des permissions pour différentes manufactures qui sont toutes plus intéressantes les unes que les autres nous allons bientot arriver au terme de nos permissions. On ne parle ici que d’une seconde pièce de M. Hugo intitulée Lucrèce Borgia dont on ne raconte que des horreurs des empoisonnements.
Adieu mon cher M. Schlegel. J’attends avec impatience une autre lettre de vous pour savoir la réponse de toutes les questions que j’ai faites dans l’autre.
A.V.Broglie