1820
Voici, mon cher Schlegel, une lettre quʼAlbertine me charge de Vous envoyer et qui Vous trouvera sans doute encore à Bonn - Jʼattends toujours elle et Victor pour le 20 de ce mois, car je ne suppose pas que M. de Broglie se laisse rappeler à Paris par cette ridicule conspiration dont on a fait un bruit si démesuré -
Je dois Vous prévenir dʼavance quʼil y a une chance, malheureusement même assez probable pour que je sois privé du très-grand plaisir de loger cet hyver sous le même toit que Vous, ce seroit le cas où après avoir tenu conseil [de] famille, je me déciderois à emmener Alphonse avec moi. Je suis si content de lʼinfluence solitaire quʼa déja eue son séjour à Coppet, que je le remettrois bien à regret non seulement entre les mains de Gerlach, mais même dans une beaucoup meilleure [2] pension - Je Vous écriroi de nouveau lorsquʼil y aura une résolution de prise.
Adieu, cher ami, pardonnez moi de Vous écrire si fort à la hâte, mais je suis accablé dans ce moment de petites affaires. Et puis mon travail sur mon grand père me prend beaucoup de temps.