Monsieur!
Vous avez eû tant de bontés pour moi que j’ose prendre la liberté de réclamer une part de cette bienveillance pour un jeune compatriote, qui, après avoir déja passé quelque tems à Bonn, y retourne pour continuer des études philologiques. Mr. Charles Rieu est fils d’un de nos premiers et de nos meilleurs magistrats et appartient à une des familles les plus respectables de Genève; son goût d’instruction & son aimable caractère le recommandent aussi à votre intérêt. Il sera reconnaissant si vous lui permettez d’aller chercher auprès de vous quelques-uns de ces entretiens intéressants que vous avez bien voulu nous accorder, à mon ami Le Fort et à moi. Nous ne les oublierons point, Monsieur, et je suis sûr d’être l’interprête de mon ami en saisissant cette occasion pour vous remercier encore en son nom aussi bien qu’au mien.
À mon passage à Bonn, dans un voyage fait cet été, on m’a dit que vous étiez encore à Berlin; sans [2] cela je serais allé me rappeler à votre souvenir. Vous avez, sans doute, que Monsieur de Broglie est à Coppet depuis deux mois; il y restera encore quelque tems. Ma soeur se porte passablement bien; elle ignore que je vous écris; elle est toujours fort occupée de l’éducation de Paul qui lui donne, avec beaucoup de sollicitude, plus d’un sujet de satisfaction.
Permettez-moi, Monsieur, de vous remercier d’avance de l’accueil que j’ose vous demander pour Monsieur Rieu, et agréez, je vous prie, l’hommage de mes sentiments de reconnaissance et de respectueux dévouement
M. Vernet
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