Vous étes adorable, mon très-cher initié et deuxfois né, et je ne Vous échangerois pas contre quatre membres de lʼAcadémie des quarante Je suis tenté de Vous envoyer des bonbons moûlés en forme de lettres Dēvanāgari. Sérieusement Vous me rendez un service immense et je ne sais pas comment sans Vous la chose auroit marché. Vos nouvelles sont satisfaisantes; pourvu seulement que M. Lion ne se relache pas. Je recommande à Votre attention particuliere les caractères à fondre dans le petit moule – s’ils ne joignoient pas bien, tout seroit dérangé – Quand j’ai mis: plus haut, plus bas, vers la droite, vers la gauche, Vous en savez la raison, et Vous empêcherez qu’ils ne depassent la mesure. Par exemple j’ai demandé quelques r en forme de croissant, vers la droite, uniquement pour eviter la rencontre avec un i précédent. Dans ces cas Wilkins à écourté son i, ce qui a peu de grace. Votre idée, de faire composer une douzaine de lignes, est excellente, je désire que Vous les fassiez tirer en règle, dans une imprimerie distinguée. M. Pierre Didot étant fort lié avec M. Vibert auroit peut-être la complaisance d’y mettre tout le soin possible, ce qui n’a pas eu lieu xx chez Crapelet. Il seroit agréable pour moi, d’avoir ce nouvel échantillon à envoyer [2] à Berlin, en attendant que la caisse arrive et que je puisse mettre mon imprimerie en train. – Quel sera le poids de la totalité de la fonte? M. Lion doit déjà être à même d’estimer cela par approximation. Mais en voilà bien assez sur cette partie matérielle qui m’a déjà tant tracassé la tête.
J’ai eu une lettre toute encourageante de Sir James Mackintosh qui a été longtemps comme juge à Bombay comme Vous savez. Il prend un intérêt philosophique à l’étude du Sanscrit, il m’écrit: „The application of yourself and your Brother to Indian Learning, will be an epoch in that branch of Knowledge. Thou bring to it that acquaintance with other languages, with comparative Grammar, and with the general Principles of Philology, which our Anglo-Indians cannot possess –“
Ces jours-ci j’ai travaillé sur le Hitopadésa – je compare mes extraits Parisiens avec les deux éditions imprimées, et avec la traduction de Wilkins. Celle ci est extrêmement inégale, quelquefois il traduit merveilleusement bien, d’autrefois il tombe dans les méprises les plus inouïes – c’est selon qu’il a bien ou mal compris son pandit. Dans les bons passages je suis souvent en état de déterminer avec précision la leçon qu’il a eue devant les yeux. [3] Or quand je retrouve dans un manuscrit à Paris une leçon qui étoit dans un Msct. à Bénarès, et dans un autre à Sérampore, cela donne une forte présomption. Je vois déjà que les variations – quelques grandes qu’elles soyent, tournent dans un certain cercle – je pense qu’on pourra les épuiser et donner un texte parfait, sauf à mettre les équivalens de quelque importance dans les notes. Mais je suis stupéfait de voir combien l’édition de Londres est mauvaise. Il y a une foule de fautes qui ne sont pas méme dans celle de Serampore Cependant les connoissances de l’éditeur de celle-ci, de Mr Carey, étoient bien foibles alors. En voulez Vous une preuve sans replique? Il a trouvé un vers de rechange ajouté à un distique, avec la note marginale en Sanscrit: „cette leçon se trouve quelque part dans un manuscrit“; - il a fourré tout cela dans le texte, imprimé comme de la prose, comme si cela faisoit partie du recit de la guerre entre les paons et les oies. – Vous pouvez voir cela au haut de la page 99. – Wilkins a retranché la note, mais il a conservé le vers qui ne tient à rien – il paroît n’avoir pas bien compris non plus le sens de la note.
Vous me tentez fort avec ces trois vases de bronze – quoique le prix soit exorbitant, dites-moi toujours si ce sont des pūjārthadravyāni, des ustensiles sacrés, s’ils [4] sont ornés de sujets mythologiques en bas-relief, et si enfin le style du travail est celui de la presqu’île citerieure – car je ne fais pas grand cas de choses Siamoises, cela tire déjà vers le chinois. Si vous répondez par l’affirmative, je ne voudrois pas laisser échapper ces pièces. En attendant je Vous prie de négocier et de charger le propriétaire de Vous avertir, si par hasard un autre acheteur se présentoit. Finalement lorsqu’il y a periculum in mora Vous êtes le maître de decider pour moi.
Faites moi la grace de dire à Mr Raynouard ce qui suit. D’abord mes admirations – je n’ai pas été le voir cet hiver parce que je n’en étois pas digne, ayant abandonné les troubadours pour les brahmins. Les volumes qu’il m a destinés ont été par erreur adressés à Fréderic Schlegel à Vienne, ils sont restés des années en chemin je ne sais par quelle negligence – mon frére qui n’est pas non plus fameux pour sa rapidité m’a enfin renvoyé, ayant jugé que ce don m’étoit destiné à moi, une lettre du Comte de Pradel dans laquelle il est dit qu’il m’envoye par ordre de Sa Majesté xxxx les trois premiers volumes. Je prie Mr Raynouard de me dire où il faut que j’adresse maintenant ma reconnoissance, M. de Pradel n’étant plus ministre de la maison du roi [5] [fehlt]
[6] [fehlt]