j’éprouve une vive reconnaissance de la bonté à laquelle vous avez bien voulu répondre à mes questions, et je m’empresse de vous donner les explications que vous demandez.
M de Boisjolin est mort du choléra; c était un homme de bien, et un homme éclairé. on m’ecrit que sa biographie n’en sera pas interrompue, car il n était que le représentant d’une société de gens de lettres. on me presse beaucoup pour votre article, il me sera donc impossible d’attendre notre entrevue, et je vous demande avec instance les données chronologiques que vous me promettez, en m’engageant à vous dire par retour de courrier si elles sont nécessaires.
Mais l’article Boisjolin ne sera pas aussi détaillé que je le voudrais: on ne me concède pas plus de quatre fois l’etendue de votre biographie du Conversations Lexicon 1830. J’aurais pu comme tant d’autres, le calquer dans des recueils allemands, ou glâner dans les catalogues et les préfaces. c’était le moyen de faire très vite un très mauvais abrégé. J’y voulus mettre de la conscience c’est dans vos ouvrages mêmes que je vous cherchai; mais il m’arriva comme aux imprudent qui mettent le doigt dans une roue d’engrenage et dont la personne est entrainée tout entière. Je fus tellement [2] attiré que pendant trois mois, je ne lus absolument que vous J’oubliai Boisjolin, et vos étroites colonnes, j ecrivis pour moi: toutes mes réflexions tombaient sur le papier, et peut être ont elles quelquefois gardé quelque reflet de créations qui sont elles mêmes le reflet de toutes les littératures et l’image vivante de la nature. Pour m empêcher de le dire, il faudrait anéantir en moi la pensée
De tout cela il est résulté au lieu d un article de sept à huit colonnes un ouvrage de presque autant de feuilles. Je commencerai donc par expédier à la biographie ce qu’elle réclame avec tant d’instance, et pour cela je sollicite un prompt envoi des données chronologiques, l’impression ne souffrant plus aucun retard et n’étant arreté que par là. Cela fait, j’imprimerai dans la Revue Germanique ou dans celle des deux mondes la première partie de ma grande notice qui s’etendra jusqu à votre sejour à Berlin. Ici encore je m aiderai de vos données chronologiques
Mais il paraîtra un second, un troisieme et peut être un quatrième article et tous seront reunis en corps d’ouvrages tiré à part (comme je l’ai fait pour la notice sur Niebuhr que vous avez, j espère, reçue). Ces articles subséquens, c’est à dire tout ce qui est postérieur à 1809 s’enrichiront de la conversation que vous voulez bien m’accorder.
Un mot sur ce voyage: je compte arriver vers le 15 7bre et faire voir à ma femme ce beau pays du Rhin qui est pour moi, une autre patrie (j ai été élevé à Coblence sous Guerres et j’y suis resté plus de 15 ans) [3] Je commencerai par une visite à notre digne patriarche Creutzer qui depuis 10 ans m’honore de son amitié, de là nous allons à Mannheim voir la grande duchesse Stéphanie, condisciple de ma femme et notre voisine de campagne. Nous vous arriverons ensuite par le bateau à vapeur. Tels sont nos projets: je n’abuserai pas de votre temps: (un entretien me suffira) mais le mien sera tout à votre disposition
Je n’ai pas encore reçu votre Eclaircissement non plus que les Réflexions sur l’étude des langues asiatiques. J espère que cela ne tardera pas. Agréez en d’avance l’expression de ma reconnaissance. Elle s’accroitra encore si vous me [...] sans délai les indications chronologiques.
Je lis dans le Conversations Lexicon de 1830 Beyde Brüder gaben auch Roßdorfs Dichtergarten her[aus] et plus loin au sujet d’Ion: über welches in der Zeitung für die Elegante Welt (an welcher A. W. mit Rath und That arbeitete) ... lehrreiche Gespräche zwischen Bernhardi Schelling und dem Verfasser geführt wurden.
je ne possède point ces receuils. Qu’etait le premier? etes vous le redacteur de ces dialogues, s’il y a des dialogues?
Avant de finir, je veux me faire un mérite d’un sacrifice. Au mois de Janvier dernier, M Létronne, mon ami, me dit que vous veniez d’arriver à Paris, j’allais en repartir un deuil affligeait la famille de Broglie, je ne me presentai point à vous qui partagiez la douleur de vos hôtes. Jamais effort ne m’a plus coûté.
je suis avec respect et dévouement Monsieur
Votre tres humble et très obeissant serviteur
P. de Golbéry
Colmar 13 aout 1832
M Welker quittera t il Bonn pendant les vacances? son frère comparait jeudi, 16, à Fribourg, devant les tribunaux. Y a t il à changer à la nécrologie de M votre Frère, qui a paru dans l’Allgemeine Zeitung?
[4] Monsieur
Monsieur A W de Schlegel
à Bonn
Prusse rhenane