• Louis Manuel to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Rolle (Waadt) · Place of Destination: Coppet · Date: [9. November 1807]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Louis Manuel
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Rolle (Waadt)
  • Place of Destination: Coppet
  • Date: [9. November 1807]
  • Typ: Beilage
  • Notations: Gedicht: Le Poëte.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: APP2712-Bd-6
  • Classification Number: Mscr.Dresd.App.2712,B,21,59
  • Number of Pages: 2 S., hs. m. U.
  • Format: 24,9 x 18,8 cm
  • Incipit: „[1] Le Poëte.
    Ode.
    Plutus est inconnu dans mon humble séjour;
    La palme du guerrier, les faveurs de la cour
    Ne sont pas les [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Dänekas, Laura
  • Golyschkin, Ruth
  • Müller, Olaf
[1] Le Poëte.
Ode.
Plutus est inconnu dans mon humble séjour;
La palme du guerrier, les faveurs de la cour
Ne sont pas les biens où j’aspire:
Des bocages du Pinde habitant fortuné,
Avec l’horreur du mal, les Muses m’ont donné
L’amour des chants et la lyre.

Des royales cités je connois la splendeur;
J’ai visité les lieux où l’altière Grandeur
S’assied de pompe environnée;
Mais le front, sous le dais, est couvert de chagrins,
Et j’ai trouvé plus doux les jours purs et sereins
Dont m’a comblé la destinée.

Souvent loin des vallons, fier d’affronter les Cieux,
Et de l’aigle intrépide émule audacieux,
Sur les monts altiers je m’élance;
Soit quand les feux du jour vont colorer les airs,
Soit à l’heure où Phebé sur les rochers déserts
Conduit la paix et le silence.

Anis sous des sapins agités par les vents,
J’aime à te voir bisser les nuages mouvants,
Chaste Reine de l’Empyrée!
Et combien tu me plais quand tes douces clartés,
Des bois silencieux par l’horreur habités
Charment la profondeur sacrée!

[2] „Salut au favori des mortels et des Dieux!
„Ah, puissent nos vallons, nos bois mystérieux
„Toujours inspirer son génie!
„Il chante; et tout succombe à ses accents vainqueurs,
„Et des transports divins s’élèvent dans nos coeurs
„Soumis aux lois de l’harmonie.

„Et lors qu’ornant ses vers de sons majestueux
„Il dépeint les plaisirs des mortels vertueux
„Aux bergers ravis de l’entendre;
„Dans les vallons où règne un calme solemnel,
„Le bonheur, la vertu, du séjour éternel
„A ses accords paroît descendre.

L’hyver, quand les frimats et les vents en courroux,
Des cavernes du nord déchaînés contre nous,
Ebranlent mon humble chaumière;
Comme aux jours du Printemps, couronné des lamiers
Anis, la lyre en main, au sein de mes foyers,
J’enchante la nuit solitaire.

Ainsi du Dieu des vers possédant les faveurs,
Et comblé de ses dons, je brave les rigueurs
De l’age ennemi qui s’avance;
Satisfait du présent, je crains peu l’avenir,
Un doux espoir efface un cruel souvenir,
Et je bénis mon existence.

Du chantre aimé des Dieux tels étoient les concerts;
Moi, qui les écoutai dans nos vallons déserts,
Novice amant de l’harmonie,
Sur mon luth après lui j’oie les répéter,
Trop heureux, si ma voix un jour pouvoit flatter
Les favoris de Polymnie!
[1] Le Poëte.
Ode.
Plutus est inconnu dans mon humble séjour;
La palme du guerrier, les faveurs de la cour
Ne sont pas les biens où j’aspire:
Des bocages du Pinde habitant fortuné,
Avec l’horreur du mal, les Muses m’ont donné
L’amour des chants et la lyre.

Des royales cités je connois la splendeur;
J’ai visité les lieux où l’altière Grandeur
S’assied de pompe environnée;
Mais le front, sous le dais, est couvert de chagrins,
Et j’ai trouvé plus doux les jours purs et sereins
Dont m’a comblé la destinée.

Souvent loin des vallons, fier d’affronter les Cieux,
Et de l’aigle intrépide émule audacieux,
Sur les monts altiers je m’élance;
Soit quand les feux du jour vont colorer les airs,
Soit à l’heure où Phebé sur les rochers déserts
Conduit la paix et le silence.

Anis sous des sapins agités par les vents,
J’aime à te voir bisser les nuages mouvants,
Chaste Reine de l’Empyrée!
Et combien tu me plais quand tes douces clartés,
Des bois silencieux par l’horreur habités
Charment la profondeur sacrée!

[2] „Salut au favori des mortels et des Dieux!
„Ah, puissent nos vallons, nos bois mystérieux
„Toujours inspirer son génie!
„Il chante; et tout succombe à ses accents vainqueurs,
„Et des transports divins s’élèvent dans nos coeurs
„Soumis aux lois de l’harmonie.

„Et lors qu’ornant ses vers de sons majestueux
„Il dépeint les plaisirs des mortels vertueux
„Aux bergers ravis de l’entendre;
„Dans les vallons où règne un calme solemnel,
„Le bonheur, la vertu, du séjour éternel
„A ses accords paroît descendre.

L’hyver, quand les frimats et les vents en courroux,
Des cavernes du nord déchaînés contre nous,
Ebranlent mon humble chaumière;
Comme aux jours du Printemps, couronné des lamiers
Anis, la lyre en main, au sein de mes foyers,
J’enchante la nuit solitaire.

Ainsi du Dieu des vers possédant les faveurs,
Et comblé de ses dons, je brave les rigueurs
De l’age ennemi qui s’avance;
Satisfait du présent, je crains peu l’avenir,
Un doux espoir efface un cruel souvenir,
Et je bénis mon existence.

Du chantre aimé des Dieux tels étoient les concerts;
Moi, qui les écoutai dans nos vallons déserts,
Novice amant de l’harmonie,
Sur mon luth après lui j’oie les répéter,
Trop heureux, si ma voix un jour pouvoit flatter
Les favoris de Polymnie!
· Hauptdokument (zu dem das aktuelle Dokument mitgeschickt wurde) , 09.11.1807
· Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
· Mscr.Dresd.App.2712,B,21,57
· Hauptdokument (zu dem das aktuelle Dokument mitgeschickt wurde) , [nach dem 9. November 1807]
· Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
· Mscr.Dresd.App.2712,B,21,59a
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