j’espère que vous voudrez bien me permettre de vous écrire prochainement quelque longue lettre. Je me suis reproché bien souvent de n’avoir pu profiter cette année de la permission que vous m’aviez donnée de vous entretenir quelquefois. Je suis encore dans toutes les horreurs d’un déménagement. Ce déménagement a été interrompu par un peu de guerre civile, si l’on peut donner ce nom à l’abominable entreprise d’une bande d’insensés qui n’avoient pas même pour excuse une chance quelconque de succès; la régression a été rude; plaise à Dieu que ces malheurs ne recommencent point. Le parti est peu nombreux mais d’une incorrigible audace: Lyon est rentré dans l’ordre & Paris redevenu tranquille.
je pense que M. Delessert vous aura fait remettre les 625.f dont il s’étoit chargé pour vous - Je vous enverrai [2] sous bandes les cinq numéros du journal comme vous le désirez. J’en ai pris aussi pour moi et comme je ne sais pas de meilleur morceau de critique dans notre langue je voudrais bien les voir réunis à un recueil de travaux du même genre sortis de votre plume - Ayez la bonté de disposer de moi comme commissionnaire pour tous les projets de réimpression que vous pourriez avoir - il me tarde de voir le temps s’éclaircir un peu; le moment viendra enfin où l’on pourra penser et admirer en repose. C’est alors qu’il faudra s[ong]er a donner quelque nouvelle édition de vos écrits e[...]xxx.
Albert et Louise ont eu la rougeole. Ils sont profondement rétablis à cette heure. Toute la maison vous dit milles tendresses. permettez moi de vous offrir aussi tous mes tendres respects.
X Doudan
Le 17. Avril 1834.
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