Dimanche 6. Janvier. 10. heures du matin.
Je nʼai rien à ajouter à ce que vous dit Albertine de lʼétat dʼAlphonse: il est remarquablement mieux depuis deux jours, et un rétablissement aussi prompt après une attaque tellement violente, prouve une force vitale qui donne de grandes espérances pour lʼavenir. Malgré cette amélioration frappante de son état, les médecins exigent quʼon lui mette demain un séton: il est cruel de voir souffrir ce pauvre enfant; mais il nʼy a pas de proportion entre la douleur de lʼopération et le grave danger dʼune rechûte.
[3] Voici la copie dʼune note de livres que les Tr. et Würtz vous ont fournis, et que je leur ai payés dans mon compte avec eux.
Votre amie Mad. Riccardi est établie chez ses parens. Elle gagne bien peu de chose. Mad. de Ste A. et moi avons du moins pourvu à ce quʼelle ait des vêtemens chauds pour lʼhyver.
Jʼai promis de traduire deux pièces allemandes pour un recueil de théatres étrangers que publie lʼéditeur du Schiller de Barante. Donnez moi des directions à cet égard; et conseillez-moi dans Werner et dans Tieck. Peut-être entreprendroi-je aussi de traduire Ion: mais jʼai peur que dépouillée de la beauté des vers, la pièce ne soit pas jugée comme elle le mérite.
Adieu cher ami, plaignez-nous des cruels momens que nous [avons] passés.
[4] Monsieur
A. W. de Schlegel
Bonn.
Provinces prussiennes sur le Rhin.