Ma soeur Vous a écrit dernièrement mon cher Schlegel; quʼelle resteroit à Coppet jusquʼau 15 Octobre; et quoique Vous ne nous ayez parlé de lʼidée de venir nous voir que dʼune maniere assez vague, je ne veux pas perdre de temps pour Vous dire que nos projets sont changés et que dʼici à 15 jours nous levons le camp. Victor est rappelé par des devoirs législatifs et comme lʼimpression de la notice est maintenant en train, rien ne mʼempêche de retourner aussi à Paris. Ainsi donc cʼest vers lʼouest quʼil faut vous diriger si Vous persistez dans Votre aimable pensée, ou autrement nous ne nous reverrions que lʼannée prochaine en Suisse - Jʼai eu comme je Vous lʼai dit une lettre des Cazenove, qui mʼannonçoit [2] une très prochaine répartition aux créanciers des Tottie & Compton, mais dès lors pas signe de vie. Je vais récrire pour cette malheureuse affaire qui ne cesse de me donner du chagrin et presque du remords.
Nous avons fait dernierement une course en Suisse Victor Dumont et moi, dans le but principalement de voir Fellenberg et Pestalozzi. A présent que Dieu merci la santé dʼAlphonse se fortifie de jour en jour, il faut penser à lʼéducation, et sous ce rapport la maison de lʼexcellent Gerlach est au moins nulle - Nous avons mal pu juger de lʼinstitut de Fellenberg, les élèves en etoient absents. Lui même est incontestablement un homme supérieur; mais jusquʼà une nouvelle visite que nous ferons le printemps prochain, je reste fort sceptique [3] sur sa méthode - Adieu, cher ami, écrivez moi à Paris et sachez bien que si Votre Allemagne devient intenable, Vous pouvez revenir chez Vous comme si Vous étiez parti hier.
[4] A Monsieur
Monsieur A. W. de Schlegel
Proffesseur &ca &ca
à Bonn
Province Prussienne du Rhin.